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Regards dans le métro

Je suis dans le métro
Où, sans un mot de trop,
L’adolescent fanfaron,
Fait aux filles les yeux ronds.

Et encore ce matin,
Un homme, sur un strapontin,
Sur ses rêves, paupières clauses,
Se laisse aller à sa narcose.

Regards inquisiteurs de vieilles femmes,
Yeux plissés pour mieux voir,
Observent, à la bouche le blâme,
Les nymphettes court vêtues de noir.

Visages avenants et regards d’excuses
De deux personnes qui se sont heurtées.
Regards indiscrets, sur la page, jetés,
De la voisine, dans son livre recluse.

Regards qui se dérobent, évitent,
Pour ne pas croiser
Celui de robots automatisés
Qui pourraient s’énerver vite.

Regards passionnés d’amoureux
Qui se cherchent et se prennent,langoureux,
Echanges avec les yeux d’un baiser sur la bouche
Bien que leurs corps ne se touchent.

Yeux écarquillés, émerveillés,
De ceux de Gelsomina frères,
De cet enfant piaffant, éveillé,
Et debout en un éclair.

Regard implorant du mendiant
Qui survit d’expédients
Enfermé dans sa solitude
Loin de toute sollicitude.

Mes yeux retrouveront les vôtres, peut-être,
A notre prochain voyage.
Et par ce commun bagage
Nous apprendrons à nous connaître.

Déjà, à vous tous, de nouveau, je pense.
De nous, ils disent tout sans ambivalence.
Yeux rayonnants de ceux qui n’ont vécu que du bien
Ou yeux éteints de celui qui n’attend plus rien.

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Mirage

Je revois cette ingénue,
Quand son cœur, d’allégresse pure,
Bondissait sans égratignure.
Le moment où je t’ai connu.

Me jeter dans le vide tel un parachutiste
Quand sous l’élan, la raison doute,
Quand la logique est en déroute
Quand rien hors nous deux n’existe.

Après la passion, la tendresse.
De tes rides et de ton sourire
Je ne cessais de m’attendrir :
De ta douceur, promesses.

Sur cette belle carte du tendre
Que je lisais sur ton visage
J’aurais pourtant dû apprendre
A y desceller comme un blocage.

De toi j’étais satellite,
Mais tu n’étais qu’un ermite.
De toute chose tu étais blasé
Comment ai-je fait pour te croiser ?

Tu restes ma douleur, ma souffrance
En personne je ne fais plus confiance.
J’aurais dû savoir qu’au-delà du regard
Le verbe est l’ultime savoir.

Parler, écouter pour de l’autre tout connaître
Ne pas croire ce que l’on saisit d’un regard.
Ce qui ne fait que transparaître
Est un leurre à bien des égards.

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