Ma douce, mon amour, ma fille,
Te dire ces mots à d’autres abscons,
Liens féconds comme cocon
Tissé par la chenille.
Mon grand, mon fils, mon effacé,
Te dire ces paroles à d’autres muettes,
Liens légers comme aigrettes
Lancées par quelque herbacée.
De mes enfants, vous êtes la trace
Même si en vous l’adulte a pris place.
Et sans pouvoir de vous m’arracher
Ni vouloir vous attacher,
Sans pour autant vous asservir,
Je continuerai néanmoins à vous les dire
Ces mots doux. Liens infinitésimaux,
Entre une branche et ses rameaux.