Bébert la valise

En route pour le bureau
Il n’avait rien d’un tourtereau.
Son gros cartable pesant de tout son poids
L’obligeait à s’arrêter parfois.

De travail, comme de tout, il était boulimique.
Homme d’affaires au maintien sérieux
Démenti par son regard tendrement ironique.
Toujours flanqué de ce compagnon mystérieux.

Il avait le cœur et le corps sinistrés
Mais jamais il ne le montrait.
Sa première famille était partie en fumée
Mais une énergie vitale l’animait.

Qu’est-ce donc qui le poussait à cet exploit
D’avancer, boitant tel un balancier
Faisant en permanence contrepoids
A cette lourde charge de dossiers?

Se put-il que malgré cette douleur
Et même quand il fut âgé,
Quelque chose put alléger
L’attraction de la pesanteur ?

A son départ nous avons trouvé
Ce que précieusement, contre lui, il conservait :

Parmi toutes les factures, tous les papiers
Parmi tout ce qui concernait ses affaires :
Des lettres d’amour pour notre mère
Dont il parsemait chaque jour l’oreiller.

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2 réponses à Bébert la valise

  1. Haricot (avec ou sans h) dit :

    J’ai peut-être une tête d’haricot vert
    mais j’aime quand même ces vers.

  2. Jasnièrane dit :

    Bonjour « P’tite tête de haricot vert » !
    Je t’ai reconnu malgré ton camoufl’h
    Bisou

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