Une herbe avance à mes pieds.
Pas de vent alentour.
Quelle est cette curiosité
Que je n’avais vue jusqu’à ce jour ?
Une longue herbe dodue vert fluo
Portant une bête fluette sur son dos.
En fait, c’est tout le contraire :
Celle du dessus soulève ce qui est à terre.
C’est une chrysomèle rouge et noire qui vacille
En train de déplacer une énorme chenille.
Elle la tire, la pousse, la redresse.
Que va-t-elle en faire ? ça m’intéresse.
Elle arrive à la porter
Et avance avec rapidité
Lorsque survient un lézard
Qui ne passe pas là par hasard.
Il surgit hors du trou d’où tout il regarde
Et fond sur la chrysomèle sur ses gardes.
Il essaie d’attraper la chenille inerte
Mais c’est en pure perte.
A peine envolée la chrysomèle
Lui fonce dessus à tire d’aile.
Il doit battre en retraite dedans son trou
Alors qu’intervient un autre voyou.
Il est sur le mur à se réchauffer
D’où il peut tout voir, tout observer.
Il pense qu’il va pouvoir y arriver,
C’est comme si c’était fait.
Etait-ce voulu ? Pour moi ce n’est pas très clair.
Ils se sont rués ensemble en un éclair.
Sur l’insecte s’est jeté le premier lézard
Pendant que la chenille fut gobée par l’autre lascar.
Le champ de trèfles où tout venait de se dérouler
A été, pendant si longtemps, survolé
Par la sidérée chrysomèle
Que je suis partie, lassée avant elle.