Comme dirait le poète,
« Il suffit de traverser le pont ».
Mais pourquoi, comme dans la chansonnette,
Franchir les frontières d’un bond ?
Au propre comme au figuré,
Moi je préfère l’entre-deux
Avant que de m’aventurer
Dans un monde hasardeux.
Attendre entre deux berges,
Observer les mondes possibles,
Pour, de toute idée préconçue vierge,
Avancer vers plus tangible.
Artémis, déesse des limites,
Doit veiller sur moi depuis longtemps
Car indéfiniment j’hésite
Et piétine, me consultant.
L’heure avance sur ma montre,
Mais je reste ainsi entre deux rives
A peser le pour et le contre
Cependant que les gens vivent.
Pour profiter de la vie,
A présent il est trop tard
Même si j’en ai envie.
Ah que n’ai-je écouté Ronsard !